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jim harrison, boxeur

— C’était splendide, Jim !

— Bon vieux Roddy ! J’ai vu dans le coin votre figure, vos yeux fixés sur moi. Vous n’êtes pas changé avec tous vos beaux habits et vos vernis de Londres.

— C’est vous qui avez changé, Jim. J’ai eu de la peine à vous reconnaître quand vous êtes entré dans la salle.

— Et moi aussi, dit le forgeron. Où avez-vous pris tout ce beau plumage, Jim ? Je sais pour sûr que ce n’est pas votre tante qui vous aura aidé à faire les premiers pas vers le ring et ses prix.

— Miss Hinton a été une amie pour moi, la meilleure amie que j’aie jamais eue !

— Hum ! je m’en doutais, grommela le forgeron. Eh bien ! Jim, je n’y suis pour rien et vous, Jim, vous aurez à me rendre témoignage sur ce point quand nous retournerons à la maison. Je ne sais pas trop ce que… Mais ce qui est fait est fait et on n’y peut plus rien… Après tout, elle est… À présent que le diable emporte ma langue maladroite.

Je ne saurais dire si c’était l’effet du vin qu’il avait bu au souper ou l’excitation que lui causait la victoire du petit Jim, mais Harrison était très agité et sa physionomie d’ordinaire placide avait une expression de trouble extrême.

Ses manières semblaient tour à tour trahir la jubilation et l’embarras.

Jim l’examinait avec curiosité et évidemment, se demandait ce qui pouvait se cacher derrière ces phrases hachées et ces longs silences.

Pendant ce temps, le hangar aux voitures avait été débarrassé.

Jem Belcher était resté à causer d’un air fort grave avec mon oncle.