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jim harrison, boxeur

Puis Berks baissant la tête et lançant un coup de sa façon qui était de passer sa main par-dessus celle de l’autre, poussa brusquement Jim dans son coin.

Ce fut une glissade en arrière plutôt qu’un Knock-down mais on vit un mince filet de sang couler au coin de la bouche de Jim.

En un instant, les seconds prirent leurs hommes et les entraînèrent dans leur coin.

— Vous est-il égal de doubler notre enjeu ? dit Berkeley Craven, qui allongeait le cou pour apercevoir Jim.

— Quatre contre un sur Berks ! Quatre contre un sur Berks ! crièrent les gens du ring.

— L’inégalité s’est accrue, comme vous voyez. Tenez-vous quatre contre un en centaines ?

— Parfaitement, Sir John !

— On dirait que vous comptez davantage sur lui, maintenant qu’il a eu un Knock-down.

— Il a été bousculé par un coup, mais il a paré tous ceux qui lui ont été portés et je trouve qu’il avait une mine à mon gré quand il s’est relevé.

— Bon ! Moi j’en tiens pour le vieux boxeur. Les voici de nouveau. Il a appris un joli jeu, et il se couvre bien, mais ce n’est pas toujours celui qui a les meilleures apparences qui gagne.

Ils étaient aux prises pour la seconde fois et je trépignais d’agitation sur mon seau.

Il était évident que Berks prétendait l’emporter de haute lutte, tandis que Jim, conseillé par les deux hommes les plus expérimentés de l’Angleterre, comprenait fort bien que la tactique la plus sûre consistait à laisser le coquin gaspiller sa force et son souffle en pure perte.

Il y avait quelque chose d’horrible dans l’énergie que