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jim harrison, boxeur

Tous les combats qu’avait livrés le pugiliste, si on les avait mis ensemble, ne l’auraient pas mis dans une semblable agitation.

— Alors chargez-vous de lui et prenez l’éponge, quand les choses commenceront à tourner mal. Vous connaissez le record de Joe Berks ?

— Il a commencé depuis mon départ.

— Eh bien ! C’est une terreur. Il n’y a que Belcher qui puisse venir à bout de lui. Vous voyez vous-même l’homme : six pieds et quatorze stone. Avec cela, le diable au corps. Belcher l’a battu deux fois, mais la seconde il lui a fallu se donner bien du mal.

— Bon, bon, il nous faut en passer par là. Vous n’avez pas vu le petit Jim sortir ses muscles. Sans quoi, vous auriez meilleure opinion de ses chances. Il n’avait guère que seize ans quand il rossa le Coq des Dunes du Sud, et depuis, il a fait bien du chemin.

La compagnie sortait à flots par la porte et descendait à grand bruit les marches.

Nous nous mêlâmes donc au courant.

Il tombait une pluie fine et les lumières jaunes des fenêtres faisaient reluire le pavage en cailloux de la cour.

Comme il faisait bon respirer cet air frais et humide, en sortant de l’atmosphère empestée de la salle du souper.

À l’autre bout de la cour, s’ouvrait une large porte qui se dessinait vivement à la lumière des lanternes de l’intérieur.

Par cette porte entra le flot des amateurs et des combattants qui se bousculaient dans leur empressement, pour se placer au premier rang.

De mon côté, avec ma taille plutôt petite, je n’aurais