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jim harrison, boxeur

s’il serait coté comme le plus lourd des poids légers, ou le plus léger des poids lourds.

L’un se posait comme le champion de dix stone ; l’autre était prêt à accepter n’importe quel match à onze stone, mais se refusait à aller jusqu’à douze, ce qui aurait eu pour résultat de le mettre aux prises avec l’invincible Jem Belcher.

Faulkner se donnait comme le champion des vétérans, et l’on entendit même résonner à travers le tumulte le singulier coup de cloche du vieux Buckhorse, déclarant qu’il portait un défi à n’importe quel boxeur ayant plus de quatre-vingts ans et pesant moins de sept stone.

Mais malgré ces éclaircies, il y avait de l’orage dans l’air. Le champion Harrison venait de me dire tout bas qu’il était absolument certain que nous n’arriverions jamais au bout de la soirée sans désagréments. Il m’avait conseillé, dans le cas où la chose prendrait une mauvaise tournure, de me réfugier sous la table, quand le maître de l’auberge entra d’un pas pressé et remit un billet à mon oncle.

Celui-ci le lut et le fit passer au Prince qui le lui rendit en relevant les sourcils et en faisant un geste de surprise.

Alors, mon oncle se leva, tenant le bout de papier et le sourire aux lèvres :

— Gentlemen, dit-il, il y a en bas un étranger qui attend et exprime le désir d’engager un combat décisif avec le meilleur boxeur qu’il y ait dans la salle.