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jim harrison, boxeur

traîtres. Ce petit gaillard à figure narquoise, c’est Cab Baldwin, le fruitier, celui qu’on appelle l’orgueil de Westminster. Il n’a que cinq pieds sept pouces et ne pèse que neuf stone cinq, mais il a autant de cœur qu’un géant. Il n’a jamais été battu, et il n’y a personne, ayant son poids à un stone près, qui soit capable de le battre, excepté le seul Sam le Hollandais. Voici Georges Maddox, un autre de la même couvée, un des meilleurs boxeurs qui aient jamais mis habit bas. Ce personnage à l’air comme il faut, et qui mange avec une fourchette, celui qui a la tournure d’un Corinthien, à cela près que la bosse de son nez n’est pas tout à fait à sa place, c’est Dick Humphries, le même qui était le Coq des poids moyens jusqu’au jour où Mendoza vint lui couper la crête. Vous voyez cet autre à la tête grisonnante et des cicatrices sur la figure ?

— Eh mais, c’est Tom Faulkner, le joueur de cricket, s’écria Harrison, en regardant dans la direction qu’indiquait le doigt de War. C’est le joueur le plus agile des Midlands et quand il était en pleine vigueur, il n’y avait guère de boxeurs en Angleterre qui fussent capables de lui tenir tête.

— Vous avez raison, Jack Harrison. Il fut un des trois qui se présentèrent, lorsque les trois champions de Birminghan portèrent un défi aux trois champions de Londres. C’est un arbre toujours vert, ce Tom. Eh bien, il avait cinquante cinq ans passés quand il défia et battit en cinquante minutes Jack Hornhill qui avait assez d’endurance pour venir à bout de bien des jeunes. Il est préférable de rendre des points en poids qu’en années.

— La jeunesse aura son compte, dit de l’autre côté de la table une voix chevrotante. Oui, mes maîtres, les jeunes auront leur compte.