Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
jim harrison, boxeur

Mon oncle lui souhaita la bienvenue et lui amena quelques Corinthiens pour les lui présenter.

— Nous aurons des ennuis, vieux, dit Belcher à Jackson. Berks boit du gin à même la cruche et vous savez quel cochon ça fait quand il est saoul.

— Il faut lui mettre un bouchon, papa, dirent plusieurs des autres boxeurs. Quand il est à jeun on ne peut pas dire qu’il est un charmeur, mais quand il est chargé, il n’y a plus moyen de le supporter.

Jackson, en raison de ses prouesses et du tact dont il faisait preuve, avait été choisi comme ordonnateur en chef de tout ce qui concernait le corps des boxeurs, qui le désignait habituellement sous le nom de commandant en chef.

Lui et Belcher s’approchèrent de la table sur laquelle Berks s’était perché.

Le coquin avait déjà la figure allumée, les yeux lourds et injectés.

— Il faut bien vous tenir ce soir, Berks, dit Jackson. Le Prince est ici et…

— Je ne l’ai pas encore aperçu, dit Berks quittant la table en chancelant. Où est-il, patron ? Allez lui dire que Joe Berks serait très fier de le secouer par la main.

— Non, pas de ça, Joe, dit Jackson en posant la main sur la poitrine de Berks qui faisait un effort pour se frayer passage dans la foule. Vous ferez bien de vous tenir à votre place. Sinon nous vous mettrons à un endroit où vous ferez autant de bruit qu’il vous plaira.

— Où est-il cet endroit, patron ?

— Dans la rue, par la fenêtre. Nous entendons avoir une soirée tranquille, comme Jem Belcher et moi nous allons vous le montrer, si vous prétendez nous faire voir de vos tours de Whitechapel.

— Doucement, patron, grogna Berks, sûrement j’ai