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jim harrison, boxeur

— Aux dés ?

— Non, au whist.

— Vous n’avez pas dû être fortement atteint à ce jeu-là ?

— Ah ! vous croyez, dit-il d’une voix grognonne, en jouant cent livres la levée et mille le point, et perdant cinq heures de suite. Eh bien ! Qu’est-ce que vous dites de cela ?

Mon oncle fut évidemment frappé de l’air hagard qu’avait la physionomie de l’autre homme.

— J’espère que vous n’en êtes pas trop mal en point.

— Assez mal. Je n’aime pas trop à parler de cela. À propos, Tregellis, avez-vous trouvé déjà votre homme pour cette lutte ?

— Non.

— Il me semble que vous lanternez depuis bien longtemps. Vous savez, on joue ou l’on paie. Je demanderai le forfait si vous n’en venez pas au fait.

— Si vous fixez une date, j’amènerai mon homme, Sir Lothian, dit mon oncle avec froideur.

— Mettons quatre semaines à partir d’aujourd’hui, si cela vous convient.

— Parfaitement, le 18 mai.

— J’espère que d’ici ce jour-là, j’aurai changé de nom.

— Comment cela ? demanda mon oncle étonné.

— Il se pourrait fort bien que je devienne Lord Avon.

— Quoi ! Est-ce que vous auriez des nouvelles ? demanda mon oncle d’une voix où je remarquai un tremblement.

— J’ai envoyé mon agent à Montevideo. Il croit avoir la preuve que Lord Avon y est mort. En tout cas, il est absurde de supposer que parce qu’un assassin se dérobe à la justice…