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jim harrison, boxeur

contourné la courbure de la côte et étaient hors de vue.

— Quelle malchance, grommela mon oncle, mais, ils ne pourront pas nous échapper.

Pour la première fois, il cingla les juments, car jusqu’alors, il s’était borné à faire voltiger le fouet au-dessus de leur tête.

— Si nous les rattrapons dans les premiers milles, nous pourrons nous passer de leur compagnie pour le reste du trajet.

Les juments commençaient à donner des signes d’épuisement.

Leur respiration était courte et rauque. Leurs belles robes étaient collées par la moiteur.

Au sommet de la côte, elles reprirent pourtant leur bel élan.

— Où diable sont-ils passés ? s’écria mon oncle. Pouvez-vous apercevoir quelques traces d’eux sur la route, mon neveu ?

Nous avons devant nous un long ruban blanc parsemé de voitures et de charrettes allant de Croydon à Red Hill, mais du gros four-in-hand rouge, pas le moindre indice.

— Les voilà ! ils se sont dérobés ! ils se sont dérobés ! cria-t-il en dirigeant les juments vers une route de traverse qui s’embranchait sur la droite de celle que nous avions parcourue.

Et, en effet, au sommet d’une courbe, sur notre droite apparaissait le four-in-hand, dont les chevaux redoublaient d’efforts.

Nos juments allongèrent leur allure et la distance qui nous séparait d’eux commença à diminuer lentement. Je vis que je pouvais distinguer le ruban noir du chapeau blanc de Sir John, que je pouvais compter les plis de son manteau et je finis par distinguer les jolis