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jim harrison, boxeur

faits des principaux boxeurs de l’époque, Belcher, Mendoza, Jackson, Sam le Hollandais, — mais encore, il n’y avait pas de lutteur si obscur dont ils ne connussent en détail les prouesses et l’avenir.

On discute les hommes d’autrefois et ceux d’alors. On parla de leur poids, de leur aptitude, de leur vigueur à frapper, de leur constitution.

Qui donc, à voir Sheridan et Fox occupés à discuter si vivement si Caleb Baldwin, le fruitier de Westminster, était en état ou non de se mesurer avec Isaac Bittoon, le juif, eut pu deviner qu’il avait devant lui le plus profond penseur politique de l’Europe, et que l’autre se ferait un nom durable, comme l’auteur d’une des comédies les plus spirituelles et d’un des discours les plus éloquents de sa génération ?

Le nom du champion Harrison fut un des premiers jetés dans la discussion.

Fox, qui avait une haute opinion des qualités de Wilson le Crabe, estima que la seule chance qu’eût mon oncle, était de réussir à faire reparaître le vieux champion sur le terrain.

— Il est peut-être lent à se déplacer sur ses quilles, mais il combat avec sa tête, et ses coups valent les ruades de cheval. Quand il acheva Baruch le Noir, celui-ci franchit non seulement la première mais encore la seconde corde et alla tomber au milieu des spectateurs. S’il n’est pas absolument vanné, Tregellis, il est votre espoir.

Mon oncle haussa les épaules.

— Si le pauvre Avon était ici, nous pourrions faire quelque chose grâce à lui, car il avait été le patron de Harrison, et cet homme lui était dévoué. Mais sa femme est trop forte pour moi. Et maintenant, Sir, je dois vous quitter car j’ai eu aujourd’hui le malheur de perdre