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jim harrison, boxeur

me rappelle encore très bien leurs physionomies, l’une dans le demi-jour, l’autre en pleine lumière, et la troisième, à moitié dans l’ombre, à moitié au soleil.

Des deux personnages assis, je me rappelle que l’un avait le nez un peu rouge, des yeux noirs étincelants, l’autre une figure austère, revêche, encadrée par les hauts collets de son habit et par une cravate aux nombreux tours. Ils m’apparurent en un seul tableau, mais ce fut sur le personnage central que mes regards se fixèrent, car je savais qu’il devait être le Prince de Galles.

Georges était alors dans sa quarante et unième année et avec l’aide de son tailleur et son coiffeur, il eut pu paraître moins âgé.

Sa vue suffit à me mettre à l’aise, car c’était un personnage à joyeuse mine, beau en dépit de sa tournure replète et congestionnée, avec ses yeux rieurs et ses lèvres boudeuses et mobiles.

Il avait le bout du nez relevé, ce qui accentuait l’air de bonhomie qui dominait en lui, en dépit de sa dignité.

Il avait les joues pâles et bouffies, comme un homme qui vit trop bien et qui se donne trop peu d’exercice.

Il était vêtu d’un habit noir sans revers, de pantalons en basane très collants sur ses grosses cuisses, de bottes vernies à l’écuyère, et portait une immense cravate blanche.

— Hallo ! Tregellis, s’écria-t-il du ton le plus gai, dès que mon oncle franchit le seuil.

Mais soudain, le sourire s’éteignit sur sa figure et la colère brilla dans ses yeux.

— Qui diable est celui-ci, cria-t-il d’un ton irrité.

Un frisson de frayeur me passa sur le corps, car je crus que cette explosion était due à ma présence.