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jim harrison, boxeur

lancer sur le champion de Londres. Sir Lothian Hume est son tenant et pour finir l’histoire en quelques mots, je vous dirai qu’il me met au défi de trouver un jeune boxeur de son poids qui le vaille. Je lui ai répondu que je n’en connaissais point de jeunes, mais que j’en avais un ancien qui n’avait pas mis les pieds dans un ring depuis des années et qui était capable de faire regretter à son homme d’avoir fait le voyage de Londres.

— Jeune ou vieux, ou au-dessus de trente cinq, m’a-t-il répondu, vous pouvez m’amener qui vous voudrez, ayant le poids, et je mettrai sur Wilson à deux contre un. Je l’ai pris contre des milliers de livres, tel que me voilà.

— C’est peine perdue, Sir Charles, dit le forgeron en hochant la tête. Rien ne me serait plus agréable, mais vous avez vous-même entendu ce qu’elle disait.

— Eh bien ! Harrison, si vous ne voulez pas combattre, il faut tâcher de trouver un poulain qui promette. Je serai content d’avoir votre avis à ce sujet. À propos, j’occuperai la place de président à un souper de la Fantaisie, qui aura lieu à l’auberge de la « Voiture et des Chevaux » à Saint Martin’s Lane, vendredi prochain. Je serai très heureux de vous avoir parmi les invités. Holà ! Qui est celui-ci ?

Et aussitôt, il mit son lorgnon à son œil.

Le petit Jim était sorti de la forge son marteau à la main. Il avait, je m’en souviens, une chemise de flanelle grise, dont le col était ouvert, et dont les manches étaient relevées.

Mon oncle promena sur les belles lignes de ce corps superbe un regard de connaisseur.

— C’est mon neveu, Sir Charles.

— Est-ce qu’il demeure avec vous ?

— Ses parents sont morts.