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nous savons très bien qu’une femme en descendit.

« Reste l’homme du compartiment des fumeurs. En présumant que jusqu’ici nous ayons fidèlement reconstitué le drame, nous ne trouverons rien, dans le cas de cet homme, qui nous oblige à revenir sur nos conclusions. D’après notre théorie, le voyageur en question vit le jeune homme passer d’un train dans l’autre, il entendit le coup de feu, il vit ensuite les deux fugitifs sauter sur la voie, et, comprenant qu’un meurtre venait de se commettre, il s’élança sur leurs traces. Pourquoi l’on n’entendit plus parler de lui, et s’il trouva la mort dans la poursuite, ou si, plutôt, il se rendit compte qu’il n’avait pas à se mêler de la poursuite, — autant de points que nous n’avons, pour l’instant, aucun moyen d’élucider. Je reconnais que certaines difficultés se présentent. À première vue, il semblerait improbable que dans une minute pareille un meurtrier en fuite s’embarrassât d’un sac de cuir brun. Mais le meurtrier savait que la découverte du sac révélerait son identité ; il ne pouvait se dispenser de le prendre. L’équilibre de mon système porte tout entier sur un point : et je fais appel à la Compagnie du chemin de fer pour vérifier si l’on trouva un billet perdu dans le train omnibus de Harrow et King’s Langley, le 18 mars. Si oui, je tiens une preuve. Si non, ma théorie se justifie encore, étant concevable en effet qu’ou bien le voyageur n’avait pas


MON FRÈRE ÉTAIT UN GARÇON ARDENT ET BRILLANT (p. 24)