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fut précédée de la mort des deux chefs ennemis, deux braves, qu’un même monument réunit dans une gloire commune : Wolfe et Montcalm ! Notre rôle de légistes ne consiste qu’à apprécier les évènements accomplis.

Le 24 Avril 1757[1], le Roi nomme M. Cugnet, Conseiller au Conseil Supérieur.

Le 1er Février 1758[2], le Roi nomme M. Estèbe, Conseiller honoraire du Conseil, avec les mêmes attributions et privilèges qu’un Conseiller ordinaire, moins le salaire qu’il ne peut retirer.

Le 1er Mars 1758[3], le Roi nomme M. Perrault, Greffier de la Maréchaussée, en remplacement de M. Lavaltrie, démissionnaire.

Le 15 Mai 1758[4], l’Intendant Bigot condamne les Jésuites et les Réligieuses de l’Hôtel-Dieu à restituer les lods et ventes qu’ils ont perçus pendant plusieurs années, sans avoir de titres qui leur en eussent donné le droit.

Le 21 Mai 1759[5], le Conseil Supérieur décide que le Lieutenant-Général de la juridiction de Montréal doit faire prêter serment aux experts avant de procéder, conformément à l’article XVI du titre 21 de l’Ordonnance de 1667.


Le 27 Juin 1759[6], le Général Wolfe fit afficher, en arrivant à Québec, à la porte des différentes églises, le placard suivant :

« De par Son Excellence, James Wolfe, Major-général, Colonel d’infanterie, commandant en chef les troupes de Sa Majesté Britannique,

« Le Roi, mon maître, justement irrité contre la France, résolu d’en rabattre la fierté et de venger les insultes faites aux colonies anglaises, s’est enfin déterminé à envoyer en Canada l’armement formidable de mer et de terre que les habitants voient avancer jusque dans le centre de leur pays. Il a pour but de priver la couronne de France des établissements les plus considérables dont elle jouit dans le Nord de l’Amérique. C’est à cet effet qu’il lui a plu de m’envoyer dans ce pays à la tête de l’armée redoutable actuellement sous mes ordres. Les laborieux colons et paysans, les femmes, les enfants, ni les ministres sacrés de la religion ne sont point l’objet du ressentiment du Roi de la Grande-Bretagne ; ce n’est pas contre eux qu’il élève son bras ; il prévoit leurs calamités, plaint leur sort, leur tend une main secourable. Il est permis aux habitants de revenir dans leurs familles, dans leurs habitations, je leur promets ma protection ; je les assure qu’ils pourront, sans craindre la moindre molestation y jouir de leurs biens, suivre le culte de leur religion, en un mot jouir au milieu de la guerre de toutes les douceurs de la paix, pourvu qu’ils s’engagent à ne prendre directement ni indirectement aucune part à une dispute qui ne regarde que les deux couronnes. Si au contraire un entêtement déplacé d’une valeur imprudente leur fait prendre les armes, qu’ils s’attendent à souffrir tout ce que la guerre offre de plus cruel. Il leur est aisé de se représenter à quels excès se porte la fureur d’un soldat effréné ; mes ordres seuls peuvent en arrêter le cours. C’est aux Canadiens, par leur conduite, de se procurer cet avantage. Ils ne peuvent ignorer leur situation présente ; une flotte considérable bouche le passage des secours dont ils pourraient se flatter du côté de l’Europe ; une armée nombreuse les presse du côté du continent ; le parti qu’ils ont à prendre ne paraît pas douteux ; que peuvent-ils attendre d’une vaine et aveugle opposition ? qu’ils en soient eux-mêmes les juges.

« Les cruautés inouïes que les Français ont exercées contre les sujets de la Grande-

  1. Édits et Ordonnances, III 115
  2. Id. 116.
  3. Id. 117
  4. Id., II, 597
  5. Id., 250
  6. Correspondance officielle des Gouverneurs. Archives de Paris, XII, 88