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sur son cœur et les embrassa en versant des larmes qui comptaient plus de cinquante ans de réclusion.

Plus de deux heures s’écoulèrent avant qu’il les laissât partir. Ils ne s’amusaient pas trop à recevoir ses caresses, ils aimaient mieux courir et dépouiller les arbres de leurs fruits. Quand il vit qu’il ne pouvait plus les retenir il les fit passer de nouveau la clôture, craignant de laisser apercevoir l’état de son âme. De pareils sentiments de tendresse paraissaient à cet homme, naguère si brutal une marque de faiblesse dont il aurait rougi devant ceux qui l’auraient observé.

Le lendemain il parut plus calme et dès le matin il se dirigea vers la demeure de ses enfants. Malgré la fermeté de ses résolutions, les forces lui manquèrent quand il entra. Gonzalve lui avait lui-même ouvert la porte ; il