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faisait à ma bourse me dégoûta bientôt de cette vie. La réception de la lettre de mon père acheva de me retirer de ce gouffre de plaisirs pour les autres et d’ennui pour moi. Il me restait encore plus de deux millions. Je les restituai aux pauvres et me disposai à traverser la mer. Je repassai par les lieux où j’avais autrefois exercé mes brigandages. Je ne cherchai pas les lieux de refuge de mes anciens sujets. Je n’en revis aucun. Enfin après six ans de la vie la plus active, la plus extraordinaire, j’ai retrouvé ma famille et de nobles amis à qui je devrai les plus heureux moments de ma vie. Peignez-vous ma surprise en arrivant dans cette île. La demeure de mon père était celle dont j’étais venu prendre la description afin d’y diriger une entreprise de brigandage pendant mon séjour à la caverne de Chateaugay. Je rends grâce aujourd’hui d’avoir trahi la confiance