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Alpina éprouva une émotion soudaine et involontaire en entendant ce bruit. Elle pâlit et attendit avec anxiété le retour de son domestique qui la disait toujours absente. Mais ce ne fut pas lui cette fois qui apporta la carte de visite. Je vis bientôt entrer un jeune militaire encore en habit de voyage.

— Que faites vous ici, me dit-il en entrant ? Et vous Alpina devais-je vous retrouver entre les bras d’un amant ?

— Ce n’est pas un amant, repris-je en souriant, c’est un époux.

— Un époux ! s’écria-t-il, suivez moi, monsieur, vous connaîtrez l’époux d’Alpina……

— Votre époux, demandai-je à Alpina qui semblait ne plus vivre de frayeur ? … Si mon épouse, qui l’est depuis trois ans ne désavoue pas ce que vous dites, exprimai-je au militaire, je vous la rends sans coup férir.