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Rome où je brûlais de célébrer le carnaval. J’y arrivai la veille et j’eus le temps de me préparer à y jouer un rôle illustre. Je détaillerai un peu cette circonstance parcequ’elle eut pour moi des résultats intéressants. Les Italiens ne chômèrent pas avec joie cette grande fête populaire. Le pape était alors en captivité par les ordres de Napoléon. J’avais traversé la Turquie incognigto, mais j’en avais amené un superbe cheval arabe que je gardai pendant tout mon séjour en Europe. J’achetai à grands frais un costume grec pour les jours de carnaval. Je parus dès le matin avec tout mon faste oriental et je parcourus la ville où je rencontrais partout des regards ébahis de curiosité. L’usage italien prescrit le masque, mais comme personne ne me connaissait, j’y allai front haut. Les dames romaines consument toutes