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ment de mes brigandages rien n’avait pu m’en démontrer clairement la honte et l’horreur. Ce jeune homme avec sa figure virginale et innocente, la douceur de ses paroles, la grâce et la noblesse de sa démarche me tira d’un long sommeil. Je me méprisai moi-même et le souvenir de mes triomphes en Grèce me fit voir le précipice affreux où j’étais tombé. Je ne demeurai malheureusement pas long-temps sous l’influence de mes repentirs. La fumée des hommages de mes gens me remit entièrement sur la route de l’infamie, et je me contentai de promettre la réhabilitation de ma victime. Je ne pouvais laisser partir ce jeune homme si près de notre retraite. Je m’éloignai la nuit suivante avec lui et gagnai la loge la plus prochaine qui se trouvait dans une petite ville sur les frontières des États-Unis. La nuit même de notre arrivée dans cette loge mes gens com-