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des crimes dont l’atrocité surprendrait les bandits des galères. Je mêlais donc ainsi le bien au mal. Je me fesais une espèce de gloire de ma mission à laquelle je prenais gout de jour en jour. Vers le mois d’avril 1812 je portai mes pas vers les Canadas, où je comptais vingt cinq loges soumises à ma domination. La guerre venait de se déclarer activement entre les États Unis et l’Angleterre.

Les frontières des Canadas étaient le théâtre de luttes journalières. Le cœur me battait fortement en mettant le pied sur le sol de ma naissance. La première pensée qui surgit en mon esprit fut le contraste de l’époque de mon départ de cette terre avec celle de ma rentrée. J’en étais parti, dans l’âge de l’innocence baptismale, j’y touchais pour la seconde fois avec le nom et l’autorité d’un chef de trois