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matelot vagabond, je me vols tout à coup devenir héros. Les Grecs m’entourent et centuplent mes coups. Les turbans volent en lambeaux, les moustaches balaient la poussière. Quelques braves crient encore de l’autre part «Allah ac bar ! » mais ce vieux cri du prophète n’a plus d’écho, et s’éteint sous nos glaives. La mort marque chacun de nos coups. Les fuyards culbutent les uns sur les autres et jonchent la terre en attendant leur dernière heure. C’est en vain que l’Émir déploie l’étendard du prophète. Il excite notre ardeur. Nous l’enlevons au milieu des cris de victoire de notre part et du chant de retraite de l’autre. Ainsi se termina la bataille de Cutari, qui me valut la couronne du brave et un grade élevé parmi les Insurgés du Péloponèse. Je m’amuse à vous donner des détails sur cette aventure qui vous pa-