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demain matin, nous fîmes trêve avec nos cours pur visiter la forêt voisine. J’eus le malheur de le tuer à la plus belle époque de sa vie. Mon second m’écrivit plus tard que le lendemain de notre rencontre, une dépêche de l’empereur l’appelait à commander un poste important. Cette aventure en me forçant de gagner promptement l’étranger, m’apprit aussi ce que je pouvais faire de mes armes. Mon adversaire était déjà connu par son adresse et sa valeur. Napoléon l’avait remarqué, c’était assez dire.

La gendarmerie se mit avec fureur à mes trousses. Les ports de mer m’étaient très dangereux. J’avais heureusement quelques louis sur moi. Je pus traverser la manche et toucher à Portsmouth après un détour de vingt cinq lieues pour éviter les croisières de Calais. L’habitude de vivre avec