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II



LE soleil était au milieu de sa course ; un air serein commandait la paix dans l’atmosphère. Gonzalve assis tristement sous l’ombre d’un chêne, tenait un papier à sa main, qui tremblait en le froissant convulsivement. Il le portait parfois à ses lèvres et l’inondait de ses larmes.

Il arrive souvent qu’une imagination exaltée se crée un monde chimérique, se fait une vie d’infortune par la seule pensée qu’elle s’y croit destinée. Tel, sous l’influence de cette cruelle illusion, croira l’univers déchaîné contre lui, se sentira sans cesse dans le malheur sans en connaître la cause, et comme y étant invinciblement entraîné.