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Gustave sentit enfin l’injustice et l’atrocité de cette conduite. Il prit alors à cœur de protéger sa sœur de tout son pouvoir, quoiqu’il en dût advenir. L’épouse de St. Felmar coulait les jours les plus tristes ; jouissant des tendres caresses d’une enfant qu’elle idolâtrait, et ayant en même temps sous les yeux le spectacle de ses souffrances, sans pouvoir y remédier. Si elle eût paru favoriser le moins du monde l’opposition de sa fille, une guerre acharnée et scandaleuse en eût été infailliblement la suite. En l’absence de son mari, elle s’efforçait de rendre la solitude de son enfant aussi agréable que possible ; l’entretenant même de son amant et de l’espoir d’un avenir plus heureux.

La nouvelle de la paix parvint bientôt dans l’Île et y répandit une allégresse que l’on manifesta d’une manière effrénée. Des feux de joie eurent