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et de mon frère, malgré le monde entier, il me fait épouser un homme que je connais à peine, mais assez pour le détester ; un homme qui a cherché en moi un but d’exploitation sordide. Et toi, Gonzalve, toi qui n’avais plus d’âme que la mienne, survivras-tu à celle qui ne vit qu’en toi, qui n’est pas sans toi ? Ah ! viens, viens au moins assister à cette cérémonie funéraire… Viens, que mon dernier regard en mourant demeure sur toi !… Cet acte barbare ne s’exécutera pas tant que Louise vivra. Il n’est plus possible de fuir. Mais, parais, et au lieu de répondre à l’interpellation du prêtre, j’invoque la puissance humaine, j’invoque ton bras pour me soustraire à la mort. Dans ce moment solemnel je parle avec toute la sincérité de mon âme. Si, malgré toutes mes prévisions, j’en viens à conclure cette union, je