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les hommes de votre nation n’ont pas assez de mémoire. » Je regrette néanmoins que l’éducation lui fasse perdre peu à peu cette naïve simplicité qui caractérise si bien les Sauvages du Canada. Rien de plus aimable que cet esprit ouvert qui n’a rien de caché, et qui dit tout sans les détours, emblématiques qui font de nos langues savantes un langage mystérieux qui laisse à deviner plus qu’on ne dit. Autrefois elle payait mes visites d’un doux baiser. Mais aujourd’hui elle se contente de le désirer et me le laisser voir dans ses regards. Je vous laisse à penser si je lui en cède dans ces petits combats de coups-d’œil.

Depuis notre fameuse bataille de Chateaugay, j’ai visité d’autres théâtres de vos défaites. Ils sont, ne vous en déplaise, assez nombreux dans le Haut-Canada. Votre pauvre Général Hull s’épuise ridiculement en procla-