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ter le camp. Sans cette démarche tout était perdu ; car moins de deux cents hommes suffisaient pour s’emparer du fort qui ne contenait plus que quelques braves, dévoués d’ailleurs, mais trop faibles pour s’opposer efficacement.

Ainsi se termina ce coup si sourdement monté et si valeureusement déjoué, dont les Canadiens conserveront un éternel souvenir.

Quand les premiers feux du jour vinrent éclairer le théâtre de cette scène nocturne, ils ne pouvaient en croire leurs yeux, tant les victimes de l’autre part étaient nombreuses. Quant à la petite garnison du fort, cinquante seulement y manquaient ; et on en trouva vingt que leurs blessures avaient laissés au nombre des morts. Les Bostonnais y avaient laissé six mille des leurs. Et dans une espace de dix