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dix-neuvième année. Déjà cependant sa bravoure et sa bonne conduite l’avaient ceint de l’épée de colonel. Une figure pâle et mystérieuse, un air pensif et sérieux donnaient à l’ensemble de ses qualités un caractère qui commandait le respect.

Pour tout autre que lui les plaines chevelues, qui entouraient le théâtre de la guerre, n’avaient pu offrir que l’horreur et la crainte. Les loisirs du camp lui étaient à charge. La solitude avait seule du charme pour lui. Souvent on le voyait s’enfoncer seul dans les forêts et disparaître comme le cerf qui fuit les aboiements d’une meute affamée.

La chasse était son agrément habituel ; et seul il affrontait les dangers et les embûches des bêtes féroces. Tout décelait en lui quelque secret affligeant dont le souvenir, toujours