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femme qui ait jamais frappé mes regards… Jeune femme de vingt ans tout au plus et ne portant de sa nation que le langage, et une teinte imperceptible de leur couleur. Je restai stupéfait à cette vue.

— Pour célébrer mon arrivée, dis-je aux chefs, il faut pardonner à cette femme. »

Ils firent quelques difficultés, mais j’usai de mon autorité, et j’allai moi même couper ses liens avec mon épée. Je te laisse à imaginer quels transports de joie elle manifesta. Elle me sauta au cou, et avec une naïveté tout à fait sauvage, elle m’embrassa en disant : Je l’aimerai toujours. Les larmes qu’elle laissa couler sur ma figure me comblèrent d’émotions, et peu s’en fallut que je ne me misse moi-même à pleurer. Les chefs assemblèrent la tribu et l’un d’eux s’adressant à la jeune fille :