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les apprentis de l’armurier

« mon cher Sire », lui qui ne voulait jamais plier devant personne…

— C’est la volonté de Dieu, ou plutôt celle du diable, murmura le moine… Donne-moi leur signalement…

Hugonet obéit. Il achevait à peine, quand son oncle entra.

Le moine, nasillant de son mieux, implora, pour son couvent, une aumône que l’armurier, bon catholique, lui octroya généreusement.

Puis il se retira avec force bénédictions.

— Allons ! garçon, à l’ouvrage ! dit joyeusement maître Lansac en se mettant lui-même au travail ; demain, nous nous reposerons à la ferme de Pourrière, en fêtant la dame de Maye.

Hugonet ne répondit pas ; tout en fourbissant un poignard à lame acérée, il songeait aux paroles menaçantes du religieux et un mauvais sourire lui venait aux lèvres.