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VI


« Qu’est-ce que tu fais encore là à perdre ton temps ?

— Mon ouvrage est fini, Christian, et ceci est à moi.

— C’est toi qui as fait cette machine-là ?…

— Non, c’est mon père… »

Le jour du mariage approchait. À la prière de maître Wonguen, Frantz avait consenti à y assister.

« Tu es le frère de Suzel, garçon, avait dit le vieillard, tu me remplaceras auprès d’elle. »

Triste et content à la fois, le jeune homme avait accepté, et depuis lors il cherchait quel présent il pourrait faire à sa petite amie.

Il était si pauvre ! il n’avait rien à lui, rien qui ne vînt de la générosité de maître Wonguen.

À force de se creuser la tête, il avait songé à cette statuette de la Vierge, seul héritage de son père, que Suzel avait souvent admirée et priée avec lui dans sa piété enfantine… C’était tout ce qu’il possédait et il s’était bien