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les apprentis de l’armurier

les larmes, semblait, à première vue, réaliser au moral le type de cette race méridionale qu’il réalisait si peu au physique.

D’une exubérance de gestes et de paroles qui fatiguaient les yeux autant que les oreilles, il bavardait à tort et à travers et s’agitait comme un écureuil en cage.

Mais, si le soleil du midi lui avait tapé au cerveau, il n’en gardait pas moins, tout au fond, la prudente réserve des races du nord, et une finesse à rendre des points à Reneike lui-même, le légendaire héros du Roman de Renart, si fort à la mode au Moyen Âge.

Avec cela menteur, mais menteur ! à faire croire qu’il n’avait jamais bu que l’eau de la Garonne !! Et poltron, plus encore que le lièvre du bon La Fontaine !!!

Ce dernier défaut indignait Gaultier autant que le premier révoltait dame Véronique.

— Mentir, c’est le fait d’un mauvais chrétien, disait la bonne vieille, et encore, si c’était pour t’excuser, ce serait déjà mal…, mais tu mens… pour rien, pour le plaisir !

— Trembler, c’est le fait d’un lâche, répétait Gaultier. Laisse cela à ce méchant drôle d’Hugonet ; mais toi, mon Guy, sois brave. Ce n’est pas difficile.

— Pour toi, c’est possible ; mais, moi, je ne suis pas un paladin. Je ne boude pas plus qu’un autre devant un coup de poing ; seulement, vivre au milieu de ces hallebardes qui piquent, de ces dagues qui coupent, cela me donne le frisson. J’étais fait pour être marchand d’huile, et manger des olives toute la journée ; c’est doux, c’est onctueux. Pourquoi nous avoir choisi un métier aussi brutal ?

— C’est le plus noble, frère. Forger une épée, cela donne un peu l’illusion de la porter.

— Grand merci !