Page:Doumergue - Discours à la nation française, 1934.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cet état des choses. Autant, pensent-ils, en emporte le vent. Mais il arrive que le vent, après avoir cessé un moment de souffler, revient en tempête et cause d’immenses dommages. Ce retour du mauvais vent est toujours possible tant que l’atmosphère n’est pas redevenue bien sereine. Il pourrait encore souffler fort si l’on oubliait ce qui s’est passé naguère et si l’on essayait d’en revenir aux errements qui ont causé les événements dont, pour ma part, j’ai des raisons sérieuses de me souvenir.

La France était malade et, encore plus qu’elle, le régime de liberté sous lequel elle a vécu depuis un peu plus de soixante ans. Je n’ai pas cessé d’être très attaché à ce régime. La maladie était fort grave. Elle avait déjà atteint toutes les parties de l’organisme. Ce n’est pas en quelques