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PENSÉES ET FRAGMENTS.

partialité sérieuse de Hume ; rien de la forte sagacité qui fait pénétrer les caractères à M. Guizot. Dans M. Thiers, il y a des événements ; il n’y a pas d’hommes. On doit voir sur la physionomie de l’historien l’impression que lui causent les événements, même quand il ne l’exprime point. Voyez comme M. Royer-Collard écoute !

Parmi les écrivains, M. Guizot donne l’impression d’un tableau de Van Dyck ; M. de Chateaubriand, des ruines de la villa Adriana ou de Tivoli ; Bonaparte, d’une grande citadelle solitaire et debout ; M. Thiers, d’un régiment, musique en tête, que les enfants suivent d’un air ébahi en marquant le pas.

M. de Lamartine. — C’est, si l’on veut l’airain de Corinthe, mais dans le pêle-mêle des matériaux avant la fusion. Les pensées n’ont aucun rapport avec les sentiments, les paroles souvent nul rapport avec les idées. Véritable émeute plutôt qu’une armée ; et, ce-