Page:Doudan - Pensées et fragments, 1881.djvu/200

Cette page n’a pas encore été corrigée
190
PENSÉES ET FRAGMENTS.

sion qui sait se ranger sous l’unité sévère de la vérité absolue ? Ici ce sont les traits purs, la démarche hardie et élégante du génie antique, sous son brillant soleil ; là, Florence et la grande confusion des civilisations du moyen âge, et les sentiments ardents et sombres, et cette religion grave et pompeuse, et ces dominations violentes de la parole et du glaive, de la papauté et de l’empire ; puis vient du côté de l’Oriént, après sa défaite, le génie subtil de Byzance qui nous apporte les histoires sévères de la Grèce ancienne et toutes les nobles pensées de cette grande nation. Puis les magnificences tranquilles du dix-septième siècle, alors que les flots s’apaisent après tant d’agitations politiques et religieuses, et semblent réfléchir dans leur paisible éclat et le monde et le ciel ; puis enfin, des hommes hardis qui troublent tout, persécutés et persécuteurs, voulant briser ce cadre étroit mais admirable qui enferme la société. Toute cette succession de tableaux le critique doit les comprendre, en pénétrer l’esprit par une sympathie passionnée et savoir les rapporter pourtant, afin de les juger, à un type absolu du beau et du vrai. Il descend, plein d’une terreur bizarre, dans les cercles mystérieux de Dante ; il s’assied avec Ulysse sous l’olivier qui domine le port d’Ithaque, et il songe à Pénélope et aux dieux du foyer paternel ; il s’anime avec Bossuet sur le tombeau de