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LITTÉRATURE.

nit le monde physique et le monde spirituel qui fasse venir l’image ou l’idée.

Quand une idée fait remuer des images qui ne s’y rattachent pas naturellement, les fils sont brouillés.

Il ne faut pourtant pas croire que tout soit mau- vaise rhétorique dans ce manque d’harmonie entre les images et les idées. Ce désordre témoigne quel- quefois d’une maladie morale plus profonde et d’une autre nature que le défaut de goût. Quand, par exemple, vous voyez les discours sur l’émotion reli- gieuse semés d’images tirées des sensations d’une sorte de libertinage mystique, c’est un signe que les idées religieuses tendent, comme à la fin du paga- nisme, à devenir un amusement des imaginations fatiguées, et que la terreur solennelle qui doit les accompagner s’en est allée.

Quand les images sont trop abondantes, c’est en- core une marque que les dehors du monde prennent. un empire presque absolu sur les esprits, et cette apparente vivacité des pensées plus colorées montre que la matière domine.

Une image trop continue donne de la défiance.