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Mais, puisque nous avons entrepris cette tâche,
Poursuivons, et sachez ce qu’il faut qu’un roi sache :
L’histoire où sont inscrits les abus et les droits,
A, pour vous l’enseigner, soixante et douze rois.
Dans ce dernier tableau leur image est gravée,
Voici premièrement les fils de Mérovée,
Rois barbares, aussi barbares que leur temps,
Depuis les chevelus jusques aux fainéants.
Au milieu d’eux Clovis que Tolbiac étonne,
Porte à son front chrétien une double couronne !
Puis viennent treize rois, dont la splendeur d’un jour,
Dans l’impuissance aussi va s’éteindre à son tour ;
Voici Pépin leur chef, qui fut digne de l’être.
Maire du vieux palais, sa vertu l’en fait maître ;
Le peuple le choisit et consacre son choix
Sur la tombe vivante où meurt Childéric trois[1] !
Après lui vient son fils, vainqueur de l’Allemagne,
Roi de France, empereur d’Occident… Charlemagne !
Il fut grand comme aucun ne put l’être après lui !
Ainsi décroît le jour quand le soleil a fui !
Dans ses autres enfants Charles Martel s’efface ;
Il meurt dans Louis cinq, et Capet le remplace,
Capet qui peut encor, parmi ses descendants,
Compter après Valois et Bourbon… d’Orléans !

  1. Mort en 751, au Monastère de Saint-Bertin.