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Dans une tempête de neige typique, durant laquelle les charretiers s’abstenaient, apparemment, de sortir leurs chevaux, notre héros ne s’était-il pas avisé de transporter sa tante Isabelle sur ses épaules, ou sur son cou, comme il vous plaira, de Lavaltie à Lanoraie, distance de deux lieues, en trottinant tout le long du chemin, sans laisser voir de fatigue ; précisément : la tante pesait 125 livres, le neveu pesait 175, c’était le mardi-gras, le soir de cette randonnée il fêtait joyeusement ses 25 ans, en les arrosant d’un peu d’eau-de-vie.

« Quoi, disait-il, il fallait bien que j’aille chercher ma tante Isabelle, sur mon dos, parce que sa petite fille était malade. » Je crois bien que cet effort n’était pas bien nécessaire pour la santé de la petite malade, mais notre Moïse aimait les prétextes à ses démonstrations de courage.

Et comme quelqu’un lui faisait observer qu’au Canada ce n’était pas la façon, pour les femmes, de voyager à d’os d’âne,