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d’une vivacité et d’une agilité presque incomparables, et le souffle ne lui faisait jamais défaut.

Joessin passait quelquefois ses hivers dans les chantiers de Byton (Ottawa), où il avait bien connu des forts à bras, de fières jeunesses, entre autres Joe Monferrand à qui il reprochait une trop grande condescendance envers nos compatriotes anglais et irlandais.

« J’ai entendu de mes propres oreilles, disait-il, un bourgeois anglais lui commander ceci : « Tu sais, Joe, je te paie ton temps comme il faut, royalement, souviens-toi de moi, dans les chicanes et les bagarres, n’abîme pas mes gens, quand mêmes ils seraient gris (pour grisés), et surtout je te défends expressément de ne jamais en prendre un par les pattes pour assommer les autres avec, tu en as déjà tué six comme ça, ce n’est pas raisonnable ; et Monferrand répondait :

— « C’est bien correct, Monsieur Dick, je penserai à vos conseils. »