Page:Doucet - Discours de réception, Réponse de M. Sandeau, 1866.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

DISCOURS DE M. SANDEAU DIRECTEUR DE L’ACADEMIE


Monsieur,

Le portrait est fait, et bien fait ; il restera signé de votre nom. Oui, celui que vous remplacez, et dont vous venez d’apprécier en si bons termes les travaux et le caractère, fut tout à la fois un poëte rare et un homme rare. Je ne sais pas de renommée plus pure ; je ne connais pas une vie plus digne et plus justement honorée. C’est une figure h part dans l’histoire littéraire de notre temps, et, à quelque point de vue qu’on la considère, il est impossible de n’être pas frappé de l’harmonie qui existe entre l’écrivain et son œuvre. Cette harmonie se retrouvait jusque dans sa personne. On a pu dire de lui qu’il ressemblait à son talent, il en était, pour ainsi parler, la fidèle et vivante image, et si j’avais à peindre la muse qui l’inspirait, c’est sous les traits du poëte lui-même, alors qu’il était jeune encore, que j’aimerais à la représenter.