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Enfin, voici la dernière savane qu’on traverse avant de voir Saint-Henri : dès le milieu du bois, le chemin droit laisse deviner une clairière au pied d’un côteau, une pauvre source se répand sur un sable fin : les chevaux s’y désaltèrent en passant. Vous n’avez encore rien vu, la montée vous cache l’horizon espéré. Deux noires corneilles vous saluent de quelques cris sonores et réguliers ; un lièvre brun, il y a un instant, a tantôt pardessus les herbes plates l’angle droit de ses larges oreilles.

Montons cette pente qui n’est ni douce ni rebelle, vous voyez Saint-Henri. Depuis que l’énorme et gigantesque pin de Francis Laliberté s’est abattu avec le fracas des tempêtes, un autre plus modeste, mais de taille remarquable, attire les premiers regards du voyageur, c’est celui qui est resté le gardien de notre ancienne terre, le pin devenu gros, mais que mon père, et toute la