Page:Doucet - Campagnards de la Noraye (d'après nature), 1918.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 86 —

vices par monsieur le curé Ferdinand Corbeil, ce qui obligea le prêtre-colon à retourner à St-Roch, sur Richelieu, sa paroisse natale.

J’ai vu bûcher le bois de ce coin de terre par mon oncle et mon père, lorsque je n’avais que 4 ou 5 ans.

Il y avait alors, — c’était le printemps, il faut croire — de l’eau dans les trous, entre les racines et les corps d’arbres morts sur lesquels je passais, jetant dans l’eau que je croyais profonde, soit des pierres où des morceaux de bois, me plaisant à contempler les remous et les bouillons qui se faisaient, lorsque j’entendis une voix douce qui me disait : « N’as-tu pas peur de te noyer, mon petit homme ? Prends bien garde. » C’était le curé Clément-Alfred Loranger qui me parlait ainsi : Je lui dit que non. Et je pensai ceci : monsieur le curé ne prononce pas bien le mot nayer, un noyer, quand il dit noyer, c’est un arbre.

La pièce de terre suivante ne fait croître son