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LE CHEMIN DE LIGNE


De l’église au « cordon » de Saint-Henri, le chemin de ligne de Lanoraie a une longueur d’une lieue et douze arpents.

Avant l’invention des automobiles, je crois pouvoir affirmer qu’il n’y a eu que deux hommes qui ont connu ce chemin mieux que moi, soit Louis Durand et le postillon, celui-ci parce qu’il y passe quotidiennement, Louis Durand parce qu’il le remarquait à sa manière, mettant les arbres plus beaux d’un jour à l’autre, hiver comme été, il s’y promenait en pensée ou corporellement et même des deux façons à la fois, et moi parce que je l’ai aimé et étudié : je pourrais aller mourir en Chine ou au Japon, après y avoir demeuré quarante ans, que je posséderais encore dans ma tête la description