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moi, si Dieu vous a déjà accordé le passeport de la sanctification et de la pension de retraite éternelle, souvenez-vous de moi, vous qui m’avez souhaité de vivre longuement, à titre de petit nouveau voisin, vers l’heure de ma naissance. Je sais bien que je vous ai mal suivi jusqu’à ce jour, ayant vêtu mon cœur, mon pauvre cœur, souvent, de sac et d’corde ; mais vous qu’on essayait de ridiculiser parfois durant votre vie, votre position aujourd’hui doit s’être améliorée, dites donc un mot pour moi, quand le Maître passera près de vous, et je serai guéri des pluies et des rhumes d’automne, en attendant d’être guéri de la douceur de vivre et même du songe tenace de mourir !