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au sourire intérieur. Alors comme toi, je contemplerai les lutteurs de la vie sans lutter, j’écouterai les pharisiens qui se glorifient sans me glorifier, les humbles de cœur seront mes amis, je prierai tout bas parmi ceux qui crieront très fort leurs prières, je serai petit parmi les grands, et je mourrai sans regrets, si j’ai vécu comme toi, toi le plus sobre parmi les sobres, le plus humain, sans le faire voir, parmi les plus humains, toi qui n’étais point fou et qui trouvais l’humanité pleine d’esprit.

Ah ! tu dors, tu te reposes après avoir souri à toutes les poussières de l’avenir avec ton seul sourire intérieur, je te dois de te porter respect !

Ô vous, monsieur Durand, vous qui êtes au ciel choisi pour les âmes douces et polies, vous devez être dans le coin propice aux conversations paisibles et cordiales, du côté des remparts aux pentes unies, qui n’ont jamais été escaladés par les violents et les agressifs, daignez vous souvenir de