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vie, qui avait usé le moins de choses terrestres, y compris les souliers, le tabac excepté, le Diogène canadien, mais poli, plein de bonté, qui n’a jamais vu ni connu le mal, un saint homme enfin était mort comme il avait vécu, en souriant à l’inconnu, comme on sourit à sa mère et à l’espoir, le 12 avril 1893, Louis Durand a passé dans ce monde sans rien lui demander, ne prenant de la vie que le strict plaisir de vivre, ne recevant de la mort que la satisfaction de mourir, n’ayant en partage aucune qualité extérieure dont il put tirer un avantage spécial, aucune circonstances ne l’ayant favorisé ; ayant subi les désavantages de l’existence ordinaire des humains, sans une seule chance gratuite qu’accorde parfois un destin gentil.

Louis Durand a passé en ne puisant sa force, sa bonté, sa politesse, sa patience, sa charité d’optimisme, qu’en sa grande âme qui s’amusa toujours à ne lire que le bien de la création, sans