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paroles ; s’il manquait quelque chose, Eh ! bien, on s’en passait, tout simplement.

L’ultime ressource était dans la vente, au village, de quelques voyages de bois à quarante sous chacun. Je vous assure que le bois était bûché lentement, et charroyé de même.

La jument qui le transportait n’était pas menée durement, aussi a-t-elle vécu trente-quatre ans bien sonnés ; elle se serait d’ailleurs rendue à un âge plus avancé, s’il ne lui était arrivé de tomber dans une rue glissante de Montréal.

Car l’un et l’autre, le maître et sa bête, après la mort de madame Durand, étaient, sur la fin, devenus citadins.

Oui, Louis Durand était devenu montréalais, et il trouvait la ville de Montréal si belle et si grande, qu’il était fier de la contempler plusieurs fois le jour. Il demeurait chez son gendre et sa fille, monsieur et madame Vaillant, rue Maisonneuve. Depuis sa tendre enfan-