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Foisy, de L’Épiphanie : Celui-ci affirmait qu’il avait lui, aussi, un tas de pierres dans son champ, et que le dimanche d’avant il avait été visiter son grain, en compagnie d’un voisin. — « Après avoir causé du beau et du mauvais temps, j’en vins, disait-il, à me souvenir de mon regretté cheval « Ardent », je vous assure qu’il portait bien son nom. Nous avancions, tout en parlant, du tas de pierres où reposait la carcasse blanchie du bon cheval ; je m’écriai, comme en serrant entre mes dents le nom du cheval aimé. Ah ! mon ami Polyte, soit à la charge ou à la course, quand je lui disais : Ardent ! allons-nous-en ! Et vous me croirez si vous voulez, Monsieur Durand, mais mon voisin vit encore demandez-lui, en disant « Ardent », les vieux os de ce brave cheval ont grouillé, si bien qu’ils ont fait résonner et dégringoler des pierres « grosses comme ma tête ». À ces mots Durand ôta sa pipe et sa tuque, et dit : « C’est-il bien vrai ça,