Page:Doucet - Campagnards de la Noraye (d'après nature), 1918.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 28 —

grand’mère tout de suite, courbé, pliant sur ses jambes qui paraissaient toujours se ramollir comme les ressorts de voiture trop usés. Ma grand’mère ajoutait qu’il avait enlevé son mouchoir à carreaux rouges entre son crâne et son chapeau, pour s’essuyer les yeux en regardant l’église à laquelle il n’avait pas toujours fait sa cour, le père. Regrettait-il son passé tel qu’il fut, ou regrettait-il de ne pouvoir le recommencer moins rustiquement ? Je ne saurais l’affirmer ; mais s’il a pleuré, ce dut être la seule fois de sa vie.

La journée qu’il reçut les derniers sacrements, c’est-à-dire la journée de sa mort, le curé qui le connaissait, voulant le saisir un peu par l’aspect du grand voyage, lui dit : « Francis Grenier, votre heure est arrivée, le médecin affirme que vous devez vous préparer à la mort, vous confesser, recevoir les saintes huiles, et la communion, puisque, selon le docteur, vous ne passerez pas la nuit. »