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s’il l’eût sue, ne lui suffirait pas : il pardonnait au conquérant pour ses paroles sévères et hautaines à l’endroit de Georges III.

En tous cas, cette chanson fut la seule qui l’émût profondément.

La nature ne fut pas trop ingrate pourtant envers cet homme ; sa vue n’était pas très bonne, il est vrai, mais voyez la prévoyance de la vie, qui lui avait donné un amour passionné du travail rustique en même temps qu’une robustesse extraordinaire, afin de satisfaire à son activité inlassable. Louis Rondeau ne s’est jamais plu à contempler les beautés de l’azur des beaux jours, ni les rayons sidéraux des nuits, mais son rêve intérieur était de travailler beaucoup, comme deux hommes, et son rêve s’est accompli.

Son voisin Louis Durand, avec de bons yeux, a pu jouir d’une double contemplation : intérieure et extérieure, mais probablement moins intense. Il en va ainsi pour beaucoup dans la vie : la vie