les plus polaires, par les chemins les plus mauvais, en compagnie de ses chevaux, il travaillait. Il se fut cru dégénéré s’il n’eût enlevé ses mitaines pour charger ses voitures.
Tandis que son bon voisin Durand se levait entre 6½ ou 7½ hrs, Rondeau était debout à 4 hrs ou 4½ hrs en toute saison, et sa journée se chiffrait par une somme de travail énorme, mais la fin de l’année n’accusait aucun surplus d’argent, puisque tout avait passé pour la nourriture en abondance, l’usure du roulant et des bêtes. L’excès de travail déterminait l’excès de dépenses : il faisait rougir le poêle en le remplissant de rondins précieux pour, ensuite, rouvrir les portes et même les fenêtres, par des froids insensés. Il disait à Durand :
— « Tu t’es gelé les babines sur les portes de ton fourneau ; ton feu ne brûle pas ; je serais heureux avec toi si tu devenais chauffeur du purgatoire ou de l’enfer. Je n’ai peur de rien